10 Mai 2015 : Rencontres aux sommets
Quelle belle journée, ce 10 mai 2015 !
Situation anticyclonique sur toute la France, des températures caniculaires prévues en plaine, la journée idéale pour décoller tôt, cap au sud vers nos pyrénées préférées.
Vent calme, visibilité à couper le souffle, dès le décollage piste 09 à Sabonnères, l'environnement nous laisse présager d'une belle journée aéronautique.
les deux pilotes du jour alignent donc le capot du moteur de notre Tétras 31GK sur le Mont Valier, repère évident pour tout toulousain voulant se rendre à St Girons, première étape de cette promenade du dimanche ( aérienne certes).
Nous voici donc à St Girons Antichan, très beau terrain d'aviation au pied des Pyrénées Ariégeoises. Une légère brise nous impose un atterissage piste 16, nous y croisons un deuxième Tétras (09BA) qui a la même idée que nous; et oui la montagne, cela vous gagne !
Cela se gagne, mais cela se prépare , et pas qu'un peu... Cette escale à St Girons est l'occasion pour nous de sortir les cartes au 1/250 000 pour préparer les cheminements à venir : repérage des directions des vallées, altitude des cols, obstacles (antennes, câbles, lignes HT), des points remarquables (sommets, chateaux, lacs..) et briefing pour le prochain atterrissage sur altisurface d'Aleu-Joubac.
Et nous voila repartis !
Décollage piste 16, Aleu est quasiment dans l'axe, nous arriverons vertical dans un peu moins de 20 minutes. L'occasion de sensibiliser mon compagnon de vol du jour aux évolutions à proximité du relief, au passage de col ( et oui, il y en a un petit entre St Girons et Aleu) et du maintien de l'assiette de palier sans ligne d'horizon, du moins pas celle qu'on connait en plaine :-)
3900ft, la plateforme de l'altisurface d'Aleu est à peine à 500 ft sous nos roues.
C'est étroit et ça monte, classique pour une altisurface pyrénéennes me direz-vous.
C'est parti pour une reconnaissance haute :
là, pas trop de temps pour prendre des photos, car il faut vérifier visuellement l'état de surface de la piste, les obstacles mobiles ou non, définir la direction et la force du vent et s'assurer quelles sont compatibles des performances du pilote et de la machine, l'éarologie aussi, le point du toucher et le point d'aboutissement associé, les points caractéristiques du tour de piste, et trouver un repère définissant l'axe de décollage.
Puis on descend au niveau de la plateforme pour une reconnaissance basse (<100ft) histoire de confirmer ce qu'on pensait avoir vu 500 ft plus haut..
Aujourd'hui, les conditions sont idéales : pas un noeud de vent ( on a même douté de la manche à air tellement elle était verticale), air calme, herbe rase, surface propre et dégagée.
Message habituel sur la fréquence montagne 130.00 et nous remontons de 300ft pour une branche d'éloignement et rejoindre la vent arrière.
La machine est préparée pour l'atterrissage, on se fixe une vitese d'atterrissage de 90 km/h. Et nous voilà alignés sur la piste( ou plutôt le porte -avions) : actions croisées sur les commandes pour s'établir sur le plan, puis actions coordonnées pour le maitiende la vitesse jusqu'à l'arrondi pendant lequel on maintient ( voire augmente) la puissance jusqu'au toucher des roes, comme Aleu a un profil concave, on ne cesse d'augmenter les gaz pour gravir le "mur" jusqu'à la plateforme de stationnement.
Atterrissage réussi !
Un terrain calme et peu fréquenté ?
D'habitude , ce genre de terrain est plutôt calme et peu fréquenté.
D'habitude... car ce dimanche, il y avait foule à Aleu !
Quelle surprise de voir surgir des fougères une bonne dizaine de traileurs et traileuses en plein effort après un dénivelé de 200 mètres depuis La Bordasse.
Eux non plus ne s'attendaient pas à croiser un destrier jaune sur leur route...
Pour le plaisir de tous, notre Tétras prend la pose, ravi !
Prochaine Etape : Luchon
Il est temps de poursuivre notre balade.
Mise en route, radio, sécurité, trafic,... Il n'y a personne, on peut y aller:
alignement sur le repère pris à l'arrivée (et oui, assis dans le Tétras, nous ne voyons plus la piste une fois aligné en haut de la plateforme).
La prochaine étape est Luchon, et pour y aller nous avons choisi de passer par le val d'Aran.
Cap sur l'ouest, et précisément vers le cap de Bouirex.Au sud de Seix et Oust, se dessinent le Mont Valier (2838m) et à sa gauche, les Cuns d'Aule ( le mur bien visible)
C'est nettement plus facile en Tétras qu'en vélo !
Entre le massif du Valier et le Bouirex, il y a un beau col à franchir, le col de la Core.
Encore une fois, pas de vent et un bon ensoleillement, pas de difficulté particulière à prévoir.
On se présente à 45° du col ( au cas où) pour un franchissement sans soucis, en gardant notre droite.
Y a pas à tergiverser, c'est nettement plus facile en tétras qu'en vélo !!
Il faut quand même atteindre 8000 ft
Nous continuons à faire le tour du massif, tout en montant car il faut quand même atteindre 8000 ft pour franchir la prochaine brèche...On surveille la température culasse qui a tendance à dépasser les 120-130 °C.
Quelques paliers ont été nécessaires pour assurer un bon refroidissement moteur.
Le temps d'observer l'évolution de la végétation en fonction de l'altitude, avec une limite franche vers 2000 m où tout arbre semble avoir disparu.
Depuis la verticale de la forêt de Bethmale, le cap est mis sur le pic de Barlonguère, derrière lequel se trouve une petite brèche (Port d'Orle) qui nous permettra de franchir la ligne de crête et découvrir enfin le val d'Aran.
Le contraste entre les différents versants est saisissant
Cap à l'ouest, vers Luchon.
Nous traversons de très beaux plateaux d'altitude, au sud du Pic de Mauterme (2880m).
Quelques lacs encore gelés surgissent le long de la Sèrra de Guardes.
La fonte des neiges provoque également d'impressionnantes cascades.
le contraste entre les différents versants est saisissant.
Arrivée à Luchon
Puis nous reconnaissons la vallée de la Garonne, Bossost, là ou quelques touristes viennent remplir leur coffre...
Nous entamons notre descente pour rester dans l'esprit du vol en montagne et franchir le col de Portillon, nettement plus bas que les précédents reliefs.
Au col, pas de douaniers, ni de barrière de passage à niveau et encore moins de train (Bernard, si tu me lis !)
Nous voila à Luchon.
Ce n'est pas la foule des grands jours non plus.
Les planeurs sont alignés au seuil 01, en attente de conditions propices.
un club de propiétaires ULM de Muret est venu déjeuner au restaurant de l'autre côté de la piste.
Nos sandwichs étaient au "frais" dans le Tétras, nous profitons de l'ombre du club house pour grignoter un morceau.
Au bout d'une petite heure sur place, soudainement, la brise de vallée s'établit : les vélivoles s'activent, le treuil est acheminé en bout de piste.
Nous en profitons pour décoller, avant le catapultage des planeurs.
Sur le chemin du retour, nous en profitons pour aller passer le bonjour à Michel à Peyressorde.
Contrairement à Luchon, un petit vent d'altitude du Nord-Est dans la vallée de Loudenvielle, mais rien de bien problématique.
Par contre les parapentistes avaient bien senti la bonne journée qui s'annonçait et étaient tous en l'air. Il fallait donc ouvrir le bon oeil, et même les 4 disponibles dans le Tétras, car débutait à ce moment un vrai slalom entre ces belles voiles multicolores.
Vigilance accrue en tour de piste donc.
Comme elles sont belles nos montagnes
Toutes bonnes choses ont une fin (temporaire certes).
Cap sur Saint Gaudens, Aurignac, Rieumes et nous voilà de retour à la base avec de belles images en tête.
Comme elles sont belles nos montagnes
Amaury
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